Amusement, juillet 2011
Could you present the Institute, its missions, what is its principal aim? And what was your aim regarding your past experiences, as the founder of the Institute?
Could you tell me what you think about collective intelligence, participative and collaborative artwork or productions? What are the consequences on the authorship matter?
Do you think that leisure is an evolution of the society?
Do you think that Entertainment is a new way of control?
I am thinking about a book written in 2009 by Raffaele Simone in Italy untitled « the sweet monster » that refers to Tocqueville who imagined a tyrant who would care about everything for the people and especially their happiness, but who would control everything…
Technology evolves faster than its uses. Would you say that our thought isn’t able to immediately imagine what could be done with a new technology? Asking that, I am thinking about the fact that with cdroms we did digital books, with the net with did online cdroms… as if it would be too hard to really think about the specificities of each medium…
What is the relationship for you between games and books?
What do you think about digital leisure?
Do you think that the fact of being in a digital or virtual environment (like in a computer or video games) influences the narration?
You are just back from an Archive meeting: would you say that the new battle today is more about content and access to content than about the tubes for this access?
Could you give me your opinion about net neutrality and ACTA, the big brother of our French super bad law : Hadopi?
What do you think about the new generation who writes a lot but without any sacralisation of writing as our generation and older ones?
Extraits traduits :
Quel est l’idée de départ à l’origine de l’institut du futur du livre ?
Au départ, lorsque la Fondation Mac Arthur est venue me voir il y a sept ans, ils souhaitaient me donner une dotation pour me faire revenir à l’édition. J’ai alors répondu que je ne savais pas ce que pouvait signifier l’édition à l’heure d’internet, mais que si ils étaient prêts à me financer, je pourrais y réfléchir… Ils m’ont alors donné assez d’argent pour pouvoir fonctionner pendant 5 ans. J’ai recruté des professionnels avec lesquels nous avons réfléchi et discuté pendant plus d’une année. Ces discussions ont été passionnantes, principalement parce que je venais d’un vieux monde, celui de l’édition et du CD-Rom. D’un monde où nous vendions des produits sous forme d’objets, donc dans un contexte très différent de celui du web. Au bout d’un an, nos discussions ont donné naissance à plusieurs expérimentations et à ce que l’on appelle entre autres aujourd’hui, des livres en réseau, qui arrive je pense aujourd’hui à une nouvelle phase : celle de la lecture sociale. Ces expérimentations ont été fondamentales pour nous car nous avons découvert que lorsque vous placez un texte dans un réseau, l’aspect social se présente alors. Si pendant des siècles, le contenu du livre en tant qu’objet a été lié à la rareté, il n’en est pas de même avec l’objet digital. Vous savez, notre image de la lecture est souvent liée à celle d’une jeune fille en train de lire enfoncée dans un fauteuil et notre image de l’écriture renvoie à la Bohème et à l’écrivain, préparant un grand roman dans une mansarde sur les toits de Paris.
Bien sûr, l’écriture et la lecture ont toujours eu un aspect social, dans le sens où lorsqu’on écrit quelque chose, c’est toujours le résultat de conversations que l’on a eues avec d’autres personnes, de tout ce que l’on a lu écrit par d’autres, ainsi que les retours suite à la publication d’un livre… Lorsqu’on rencontre des amis, on leur demande : « qu’est-ce que tu lis ? » et ils nous répondent. Il y a donc toujours eu un aspect social en dehors du livre. Avec Internet l’aspect social rentre à l’intérieur de la page, dans le contenu même du livre.
Peut-on parler d’intelligence collective et d’œuvre participative à propos de Gamer Theory ? Est-ce que cela modifie la notion d’auteur ?
L’imprimerie comme technologie a créé un fort changement de paradigme par rapport à la nature humaine. On croit à l’accès de tous à la culture alors que ce n’est pas le cas mais plutôt un stéréotype. La presse imprimée a assuré un profond changement dans le sens où l’être humain se glorifie lui-même et pensent à propos d’eux-mêmes. Le concept d’une personne à qui appartient une idée, qu’il met dans un livre pour ensuite aller le vendre à quelqu’un d’autre. Cette idée n’existait pas avant l’imprimerie, c’est donc une idée relativement nouvelle. Le concept d’individu arrive quant à lui beaucoup plus tard.
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